Couchée sur un lit, dans une pièce blanche, j'attendais qu'un médecin daigne bien venir pour faire cette fichue échographie, pour que je puisse partir de cet hôpital. Sincèrement, j'avais d'autres choses à faire plus intéressantes que de rester ici. Mon portable dans les mains, je regardais l'heure, une nouvelle fois. J'avais envoyé un sms à Gabriel depuis dix minutes pour le prévenir que j'étais à l'hôpital, sans lui donner plus d'indications. Je commençais vraiment à trouver le temps long. J'hésitais à partir, surtout que mes douleurs au ventre s'étaient arrêtées. Mais malgré tout, j'étais inquiète pour le bébé. Je ne savais pas si tout ça était normal. Et je ne voulais pas risquer de le perdre. Jusqu'à combien de mois peut-on perdre son bébé ? Jusqu'à la fin je suppose. Enfin, pas de la même façon qu'au début, mais j'avais déjà entendu parler de bébé mort né. Et puis, je ne tenais pas à accoucher avant la date prévue.

J'entendis soudain la porte s'ouvrir. Levant les yeux, j'espérais voir débarquer quelqu'un en blouse blanche. Mais c'était Gab', qui paraissait assez inquiet, précédé d'une infirmière qui l'avait probablement emmené jusqu'ici.

- Si vous pouviez dire à vos médecins de se bouger ça m'arrangerais ! Merci.

Je la regardais fermer la porte en soupirant. Me redressant légèrement, je regardais alors Gabriel. Je le trouvais adorable comme ça, et un sourire m'échappa malgré moi.

- Désolée de t'avoir dérangé.

Les vacances c'est bien mais là c'est pas des vraies vacances que je vis. Ce que j'aime moi c'est pouvoir aller où je veux quand je veux sans avoir à me soucier de quelqu'un d'autre. Normalement je passe mes deux mois de tranquillité dans un appartement parisien ou encore dans une maison de province chez la famille mais certainement pas avec des adolescents. Seulement cette année tout a changé. Je vais être père et la mère voulait venir ici. Ne voulant pas la laisser seule avec son bébé, j'avais décidé de la suivre. Ibiza ça pouvait être sympa après tout ...

Je zappais sur les chaines espagnol malgré le fait que je ne connaissais presque rien de cette langue. Enfaite je faisais ça quand j'avais besoin de réfléchir. Depuis quelques temps je ressentais plus que de la sympathie pour Sidney ... c'était comme une sorte d'attirance et j'aimais pas vraiment ça ... Enfin, c'était nouveau pour moi mais surtout c'était une élève ! Coucher avec ok mais pas en tomber amoureux. J'étais tellement obnubilée par mes pensées et la télé que je n'entendis pas mon portable vibré. Ce n'est que 7mn plus tard que je me rendis compte qu'elle venait de m'envoyer un sms. Après l'avoir lu rapidement je ne pris même pas la peine de couper la télé et je partis à l'hôpital juste à côté de l'hôtel.

Une fois là bas, j'eus la chance de trouver une infirmière qui su m'indiquer l'endroit où se trouvait Sidney sans même avoir à attendre. Elle était là, étendu sur un lit criant sur la pauvre femme qui m'avait emmené jusqu'à elle. Je m'avança en souriant.

J'ai du virer la fille dans mon lit plus vite que prévu mais pas grave.

J'explosai de rire avant de me reconcentrer sur elle.

Tu vas bien ? Et le bébé ? Il s'est passé quoi ?

J'ai du virer la fille dans mon lit plus vite que prévu mais pas grave. Je souriais, un sourire un peu crispé. Je savais qu'il riait, parce qu'à cette heure de la journée, il était sensé, je dis bien sensé, nous surveiller. Mais ce qu'il venait de dire ne me plaisait pas. Et je ne comprenais pas pourquoi. Etais-je... jalouse ? Impossible. Enfin, pourquoi est-ce que je l'aurais été ? Mais j'étais bien obligée d'avouer que ces derniers jours, voir des filles l'approcher de trop près m'avait donné envie de les étriper. J'avais mis ça sur le compte de la grossesse, les hormones & tout...
Tu vas bien ? Et le bébé ? Il s'est passé quoi ?

- Moi ça va, le bébé aussi je pense. Enfin, je sais pas. J'avais mal au ventre, donc je suis venue ici. Mais depuis j'ai plus mal. Et j'attend un médecin qui est sensé me faire une échographie, mais j'hésitais à partir.

Je regardais une fois de plus l'heure. Je commençais vraiment à en avoir marre. Rester coincée ici alors que je pouvais profiter du soleil, de la plage et de la mer ! Je n'aurais pas dû venir ici au final. Parce que ces satanés douleurs s'étaient arrêtées, et ça n'était probablement rien de bien inquiétant. Mais maintenant j'y étais, et je savais très bien que Gabriel n'allait pas me laisser partir avant qu'un médecin ait pu m'examiner...

L'infirmière qui était entrée en même temps que moi était déjà sortie de la chambre. Il faut croire que les hôpitaux espagnols ne valent pas mieux que les américains hein ... ici aussi on entre dans une chambre comme dans un moulin ! Sidney allait bien, c'était déjà ça. Sur le chemin j'avais pensé à une chute ou quelque chose qui aurait pu les mettre en danger tous les deux. Plus son ventre grossissait plus je m'inquiétais pour ma fille et sa mère ... J'essayais tant bien que mal de me refuser à avoir des sentiments pour cette dernière mais elle portait mon enfant et nous étions devenus proches ... Bref, je devais arrêter de me torturer l'esprit et me concentrer sur notre enfant. J'ai lu quelque part que les douleurs à ce stade de la grossesse ne sont pas toujours mauvais signe et assurent le bon développement du bébé. J'espérais que ça soit le cas ici.


T'es sûre que ça va mieux ? Je préfère qu'on attende l'avis d'un médecin avant de partir ...

Je savais qu'enfaite elle ne serait jamais partie. Sidney s'inquiétait autant que moi, voir plus, pour le bébé et si elle avait voulu partir jamais elle ne m'aurait prévenu. Un médecin entra enfin. En le saluant je me rendis compte qu'il parlait américain ou du moins se débrouillait.