Cael c'est tout à fait le genre de mec que tu détestes rencontrer dans la rue. Le genre de mec, qui te met mal à l'aise en public, dont tu as peur quand il s'approche trop près de toi sur un quai de métro, qui pu l’alcool à des kilomètres et qui peut avoir une allure dépravée. Mais au fond Cael, c'est un mec bien, gentil, attentionné pour ses proches, qui n'a pas eu une vie facile jusque maintenant, et qui a donc plonger dans le néant sans même sans rendre compte. Depuis qu'il est tout petit, il est renfermé sur lui même, insociable, râleur, et ces traits de caractères peu attractifs n'ont fait qu'empirer avec l'âge et avec sa descente aux enfers. Côté vestimentaire, c'est plutôt basique, un t-shirt, un jean et des baskets (jamais lassée) sa fais l'affaire. Cael ne voit pas l’intérêt de dépenser de l'argent dans du textile ... Pour 3 t-shirt il a une dose ou une bouteille de whisky, y'a pas photos quoi ! La seule fois que tu verras Cael habillé dignement ? C'est un jour par an, soit au rendez vous : le jour de l'anniversaire de sa grand mère.

Je vois flou, bien plus flou que toute personne normale, une bouteille de whisky à ma droite que je n'arrive même pas à attraper à cause de cette horrible vision. Je cri pour que l'un des passants me l’amènent, mais rien y fait, ils courent tous en passant devant moi, à croire que je suis un mutant, un extraterrestre, où tout simplement un clochard. Il est vendredi et comme chaque jour de la semaine, je suis assis sur un foutu banc, où mille et un pigeons ont laissé leur fiente.
Il est tard à présent, dans les environs de 2h30 du matin, le ciel est noir et orageux. J'ai délaissé mon banc, pour trouver refuge à terre, la bouteille de whisky est à présent vide et je n'ai plus rien à me mettre sous la dent. C'est le quart d'heure de complainte, tous les ivrognes connaissent ce quart d'heure, celui où l'on a envie de se balancer sous une rame de métro, où notre misérable vie défile à vitesse grand V. C'est durant ce quart d'heure que m'interromps une jeune femme, elle ne semble pas effrayé, pourtant je ne fais pas très accueillant et vivace à cette heure si tardive. Peut-être est-elle une de ces demoiselles qui recherchent les sensations fortes, ou bien tout bonnement une idiote qui croit pouvoir me faire sortir de mon cauchemar : "Huum bonsoir tout va bien ?". Cette question a le don de m'énerver, ais-je la tête de quelqu'un qui va bien ? J’essaie de contrôler mes nerfs mais avec tout cet alcool dans mon sang, c'est bien plus dur qu'en pleine journée, je répond alors sèchement : "Laissez-moi crever là !". Cette parole résonne comme un hurlement dans ma tête. Pour calmer cette douleur interne, je ne trouve pas mieux comme solution que d'attraper le sachet d'extasy fraîchement acheté dans mon blouson. Après mettre enfilé une de ses pilules miracles, je ne ressens absolument rien, je suis dans un autre monde, un monde meilleur. Je croyais être à présent seul dans cette rue, je pensais que la jeune femme avait compris, qu'elle m'avait laissé à ma pauvre existence et c'est quand elle me dit : "Qu’est ce qui vous a mis dans cet état ? " que je compris qu'elle est bien plus persévérante que ce que je pouvais penser. Afin d'éviter la multitude de question je ne vois pas d'autre solution que de fuir cette fille qui semble vouloir m'aider ... Mais a quoi bon ? Je suis perdu, mon âme à du s'envoler ... Je vois déjà une lumière blanche, ma mère, mon frère. j'entends au loin la sirène d'une ambulance.

Le lendemain, je me réveille, à l'hôpital, je suis perfusé de tous les côtés. Sous le choc je me débat essayant d'arracher tous les fils qui me transpercent la peau. Je déteste cette endroit, c'est ici que j'ai du dire adieu à ma mère & à mon petit frère Erik, ici que je les ai vu s'en aller vers un autre monde. Ici que tout ce cauchemar à commencer. Les infirmières surgissent appelant à l'aide et tentant tant bien que mal de me remettre en position allongée. Une seule chose réussit à me calmer, sentir la main froide de ma grand mère sur mon bras droit. Je n'avais même pas remarqué sa présence jusqu'à maintenant, et c'est en la voyant que je sens monter en moi des torrents de larmes. Je n'ai pas le droit de me mettre dans un état tel que hie soir, pourquoi suis je si égoïste ? Ma grand mère m'a tout donné, je ne peux pas lui faire sa, je dois me reprendre ... Mais comment y arriver ? Je n'en ai pas la moindre idée.

C'est en sortant de l'hôpital au bras de ma grand mère le lendemain, que je prends conscience pour la première fois depuis un bon mois du monde qui m'entoure. Je pourrais être heureux dans ce monde là, j'en suis certain ... Mais je ne sais tout bonnement pas comment m'y prendre.

L'après midi même, ma grand mère m’envoie faire quelques courses pour l'appartement que nous partageons, et c'est avec un certain plaisir que je me rends dans le centre ville, dans l'épicerie où ma grand mère a ces petites habitudes. C'est la première fois depuis quelques semaines, que je suis totalement sobre depuis plus de 48h. Après avoir été acheté un pack de lait et deux trois bricoles pour le repas du soir même, je me vois intercepter par deux molosses que je connais que trop bien. La réalité me rattrape. Sans même me donner le temps d'argumenter ces deux là commence à me frapper au visage & au ventre à l'aide de leurs poings et de leurs genoux. Un contre deux, c'est peu équitables et je ne peux pas vraiment me sortir d'une telle affaire. Je ne vois pas d'autres solutions que d'abdiquer. "'Je te préviens si dans 48h tu m’as pas rendu mon blé tu es un homme mort compris ?!" "Vous l'aurez votre pognon ! Laissez moi le temps de le réunir c'est tout !". Une fois qu'ils ont fixé un délais de 3 jours, ils me relâche en pleine rue, c'est alors qu'en relevant la tête, le visage en sang, j'aperçois la jeune femme de la vieille, qui semble me scruter... Serait-elle le moyen de m'en sortir ? C'est ce qu'il reste à voir.