Peut être que je suis sur le point de faire la plus grosse connerie de ma vie. Surement même mais qu'est-ce que ça change. Une vie sans les deux amours de ma vie serait pire qu'une vie de condamné. Autour de moi ce n'est que néant, toutes mes perspectives d'avenirs ont été balayées en une seule phrase : « Je veux la garde exclusive de Léïa, et que tu dégages de chez moi ». Maintenant j'étais là, en haut de cette tour en plein centre de Lima. Dans ma main droite un flingue. Un petit calibre mais qu'importe puisqu'il était chargé. Comment je me le suis procuré, tout le monde s'en fiche pour le moment. La police qui se chargera de l'enquête découvrira que je l'ai acheté à des trafiquants de drogue assez cher. Je sentais le métal froid sur ma tempe, j'avais juste à appuyer sur la gachette avec mon index. Je ne sentirais rien et je ne manquerais à personne. Au contraire ma mort arrangera du monde. Déjà tous les terminales de Mc Kinley, après avoir fait semblant d'être choqués et tristes, auront leur diplôme. Mes parents seront tristes mais il le surmonteront comme ils l'ont fait quand ma sœur est morte. Mon frère c'est comme si j'étais déjà morte pour lui. Ezra dieu seul sait où il est mais c'est en partie de sa faute si j'en suis là aujourd'hui. Steven ça l'arrangera bien de savoir que je suis plus là et la petite Léïa se souviendra même plus de moi, et puis qui sait s'il m'aura pas remplacé d'ici quelques jours.

Je me tenais droite, fière face au vide. Un petit attroupement de personne s'était formé en bas. Je les ignorait, trop occupé par toutes les pensées qui fusaient dans mon cerveau. Je pensais à mes amis, les vrais, ceux à qui j'allais vraiment manqué, ceux qui avaient toujours été là pour moi et qui aurait pu m'aider dans cette nouvelle épreuve. Et puis je pensais à la mort elle même. Au fait que j'étais face à elle, proche comme jamais auparavant. Il ne suffisait pas de grand chose pour que je la rejoigne. Je sentais le vent dans mes cheveux, la sensation de froid sur mes joues à cause des larmes qui coulaient encore. Je pris une grande inspiration mais malgré toute ma volonté mon doigt ne bougea pas. Je sentis mes jambes trembler et je fut dans l'obligation de m'asseoir. Je pleurais encore et toujours. Attendant que quelque chose se produise, qu'on me pousse dans le vide, pourquoi pas. Et puis cette mort, bien que plus douloureuse qu'une balle dans la tête est une mort comme une autre.