Dis au revoir au beau cheveux long. A tes rêves de te réveiller blond. Adieu aux doux réveils parisiens, adieux métro et humeur de chien. Réveil matinal brutal, par un klaxon trop fort, je me retourne râle, peste et rencontre mon oreillé. Un oeil d'ouvert, c'est un soleil radieux qui m'accueille, plus rien à voir avec la grisaille parisienne. Je soupire, passant une main dans mes cheveux. Main qui ne rencontre que quelques mèches, courtes, fines et loin d'être ce à quoi je suis habitué depuis mes seize ans. C'est comme ça chaque matin, douce parfum du retour en arrière, pensée qui s'élève vers mes gestes éphémère. Ça repoussera. Je le sais bien. C'est avec cette pensée que je retire les draps de mon corps, songeant un instant à rester au lit, le fait que je sorte que trop peu m'oblige à me lever. Direction la salle de bain, après avoir demandé à ce que l'on me monte mon petit déjeuner. Parler anglais, encore quelque chose à ajouter au changement. Hugo, nouvelle vie. Je file sous l'eau sans un regard autour, et c'est les gouttes brûlante qui me laissent émerger doucement de mon monde de rêve, j'y reste longtemps. Assez pour que ma peau en rougissent, pour me laver de mon humeur baudelairienne. Et, enfilant une serviette autour de mes hanches, je sors de la douche, mon regard s'accrochant à mon reflet dans la glace. Corps squelettique, épaules carées, cheveux court et trempé, tatouages à profusion sur les côtes. Et mal rasé. Le bruit de la porte sur laquelle on frappe me sort de ma contemplation, et je m'échappe de cet entrevue avec moi-même. Libéré.

C'est après avoir déjeuner, enfiler un jean, rentré dans des bottines usagées, un simple tee-shirt en coton, et mit du gel dans mes cheveux court, que je décide de quitter l'hôtel. Me changer les idées. M'aérer, trois jours que je suis ici et que j'suis pas sortit. Trop étourdit, trop absorbé par mon acte à peine entamé. Tout quitter, pour ça.
Je prend mon portable, mon paquet de clope et mes lunettes de soleil. Et je quitte ma chambre, retrouvant bientôt le soleil de la ville. Mordillant mon piercing, je traine dans les rues sans but réel. Je connais rien ici, je ne connais ni les villes, ni les magasins, encore moins les gens. Seul une personne m’obnubile, seule une personne compte, et pourtant j'ai pas encore eut le cran de vraiment agir. Je tourne vers la fête forraine, où ce qui semble en être une. Attractions, rires, cris bien que peu présent par l'heure peu avancée. Je traine dans les allées sans but, enchainant les cigarettes, caché derrière mes lunettes noir, je scrute la foule sans vraiment la voir.
Jusqu'à ça, enfin lui. Son ombre, sa silhouette. Et même en un an je ne peux pas ne pas le reconnaitre. Je me fige sur place, estomaqué. Ici ? Lui ? Sans savoir quoi faire ? Faire demi tour ? Alors que je tout abandonné pour ce genre de chose ? Inspirant, je me résonne en me giflant mentalement. Et je reprend mon chemin, m'avançant alors vers lui, qui fixe une peluche qu'il vient de gagner. Je m'appuie sur l'une des machines à quelques pas, l'observant. T'inquiètes pas, c'est un en peluche donc t'aura pas a t'en occuper. Sourire amusé et légèrement taquin, j'essaye de ne pas penser au stresse et en même temps à la joie qui torde mon estomac.