KAYLEIGH & JUDITH ; WHY ARE YOU GONE ?

Je ne savais même pas comment j'étais arrivée là, au bord du lac, en maillot de bain. Il ne faisait même pas chaud mais j'étais habituée aux températures extrêmes alors ... Peut-être était-ce pour sentir l'adrénaline monter quand je plongerais d'aussi haut ? Peut-être était-ce pour me lancer un nouveau défi ? Mais pour comprendre, je pense qu'il faudrait retracer ma journée...

*DÉBUT DU FLASHBACK*

Je me levais avant le soleil aujourd'hui et je me rendis compte que je m'étais couchée il y a seulement trois heures auparavant. J'avais fait le mur et était allée faire la fête avec Leslie toute la nuit. Heureusement, je n'avais pas assez bu pour avoir droit à une bonne gueule de bois. Je m'étirais souplement, touchais mes orteils une fois debout pour m'étirer le dos et derrière les jambes puis articulais mes chevilles en les tournant par terre. Je descendis ensuite à la cuisine où je retrouvais mon frère comme tous les Samedi. Nous prîmes notre petit déjeuner ensemble avec notre père, notre mère dormant toujours au moins jusqu'à 13H00.

Je rigolais bien tous les samedi matin. C'était toujours jour de fête quand nous étions avec mon père. Peut-être car lui, mon frère et moi avions le même plus grand centre d'intérêt : le ski. Du coup, toutes les semaines, c'était notre moment à tous les trois pour en parler sans que ma mère ne nous rappelle que c'était loin nos carrières maintenant. La mienne avait sans doute été d'ailleurs la plus courte et c'est ce à quoi je pensais quand je remontais dans ma chambre pour aller me préparer avant que Andrew n'envahisse la salle de bain.

Je me glissais donc sous la douche brûlante et repensais à tous ces moments que j'avais passé en Slovénie. Ma première victoire quand j'avais cinq ans, la première fois que j'avais senti l'adrénaline me gagner en sautant du haut d'un tremplin. Je me souvenais de tous les amis, ma famille que j'avais laissé derrière moi. Je sentis les larmes couler le long de mes joues en même temps que l'eau de la douche. Je finis mon shampoing en vitesse, séchais mes yeux et sortis pour me sécher les cheveux. J'enfilais mes sous-vêtements et me regardais dans le miroir. Je voyais bien que j'avais les yeux rouges et je me les frottais une dernière fois avant de renifler un bon coup et de relever la tête. Je me brossais les cheveux puis sortis vers mon armoire pour choisir un short en jean, des converses et une tunique.

Je redescendis ensuite en bas et allais fouiller dans la pile de DVD que l'on avait regravé à partir de cassettes. Je pris celui où était inscrit mon nom ainsi que le mot : SKI. Je mis le DVD dans le lecteur et mis la télé en marche. Je repliais mes genoux sous moi et passais trois bonnes heures à regarder le film. On me voyait, petite, me ramasser autant de fois qu'il le fallait avant que je réussisse un bon saut. On me voyait en train de faire du ski de fond, mes premières victoires. J'entendis plusieurs fois mon père et mon frère passer derrière moi mais ne rien dire.

A la fin du film, je regardais l'heure : 12H30. Je n'avais pas faim et préférais sortir plutôt que de rester ici et de subir les interrogations de ma mère ou de mon père voir même mon frère ! Je pris mes clés de voiture puis réfléchis et les reposaient. Je sortis en prenant seulement mes clés de maison. Je commençais à courir le long de la route vers le lac. Pourquoi le lac ? Je ne savais pas trop ... Pour réfléchir peut-être et aussi parce que quand j'étais en Slovénie, il y avait un lac à côté de chez moi. Je tournais donc dans un petit chemin sans m'arrêter de courir ...

*FIN DU FLASHBACK*

Et voilà. Maintenant, vous savez ce que je fais, ici, perchée sur une colline au bord du lac, prête à bondir dans l'eau sans aucun doute glacée. Je pris ma respiration, prête à plonger quand soudain, j'entendis des bruits de pas derrière moi.

KAYLEIGH & JUDITH ; WHY ARE YOU GONE ?

Je pris ma respiration, prête à plonger quand soudain, j'entendis des bruits de pas derrière moi. Je me retournais, prête à hurler à l'importun de dégager quand je reconnus Judith, mon ex meilleure amie ... J'en restas bouche-bée et l'entendis donc me demander :

« Kayleigh, qu'est ce que tu fais ? »

Je soupirais et la détaillais de haut en bas. Elle était habillé simplement, fidèle à elle-même. Jeans et t-shirt. A vrai dire, je n'avais jamais compris ce qui nous avait réunies. Ni même ce qui nous avait séparées. Nous étions les meilleures amies du monde mais nous n'étions pas allées dans le même lycée. Est-ce que ça pouvait être aussi simple que ça ? Je ne savais pas mais ce que je savais en revanche c'est que je n'étais pas obligée d'affronter ces questions. Si je plongeais en position de vol à ski, je tomberais pile au milieu et je lui échapperais. A elle et à notre ancienne amitié. Cependant, mon père m'avait bien élevée das le genre. J'étais une battante et j'affrontais les problèmes. C'était un peu une philosophie de vie ... Je me tournais donc complètement vers elle pour lui faire face et m'assis sur le rocher sur lequel j'étais perchée il y a encore quelques secondes. Je lui fis un signe de tête pour qu'elle vienne se mettre à côté de moi, qu'elle s'approche et une fois qu'elle fut assez près de moi, je chuchotais :

« Je fais du saut à ski au dessus d'un lac. »

J'étais sérieuse et pourtant, je me mis à rire. Qu'est-ce qu'il y avait de drôle ? L'air étonné qu'avait Judith depuis tout à l'heure ... En même temps, c'est vrai que ce n'était pas tous les jours qu'on voyait son ancienne meilleure amie et surtout si elle était perchée, prête à sauter dans un lac dix mètres en contrebas sans aucune peur ... En fait, je comprenais très bien la tête qu'elle tirait. Cela stoppa mon rire net. Je regardais autour de moi et en contrebas pour enfin me demander ce qui m'avait pris. Je ne savais pas moi-même au final. Je n'imaginais même pas à quel point elle devait être froide, même pour un jour de printemps. Bien sûr, j'avais déjà fait pire en Slovénie avec des amis après un nouvel an bien arrosé mais ça ... Personne ne devait le savoir ! Je pris donc une respiration avant de totalement changer de sujet, redevenant totalement normale.

« Sinon, qu'est-ce que tu fais là toi ? »

Je sais. C'est nul comme question mais je ne voulais pas passer pour une folle et je voulais encore moins aborder les sujets bien plus sensibles. On se connaissait bien et moi, j'avais comme dans l'idée qu'elle allait avoir du mal à se retenir ... Pourquoi les choses étaient-elles toujours aussi compliquées avec moi ? A croire que j'étais née pour ça ... Sans ironie bien sûr !



[Désolée c'est pas long =s]