Nathanaël & Cassidy

Dimanche matin. Je venais à peine de me réveiller qu'un plan diabolique se mit en place dans ma tête. Je me levais en vitesse, m'habillait façon détendue pour le reste de la journée qui ne serait pas très chargé, et je décidais d'aller déjeuner tranquillement seul, alors qu'il y avait encore une personne endormie dans la maison. Cassidy, ma demie-sœur. Nos parents ? Ils étaient en week-end entre amoureux, merci pour le répit de deux jours, on en avait grand besoin. Alors que je posais avec précaution ma tasse de café vide sur un plan de travail, je marchais sur la pointe des pieds jusqu'à une chambre, celle de Cassi'. Une terrible chose l'attendait. Son réveil par moi. Je m'attendais à me prendre une avalanche de plumes de son oreiller sur moi, mais le jeu en valait la chandelle. Alors que j'ouvrais lentement la porte de la chambre qui ne manquait pas de grincer un peu, je me faufilais à l'intérieur de la maison. Je ne pu m'empêcher d'admirer ma "demie-sœur" endormie. Après tout, on était pas de la même famille, je veux dire, on avait aucun lien de sang. Je ne faisais donc rien de mal. Mais bref, je cherchais activement une façon sadique de la réveiller. Sadique, et enfantine, car ce matin j'avais réveillé mon côté "gamin". Une chose me vint spontanément à l'esprit. Une pure débilité, mais qui me plaisait bien. Je décidais d'attraper un oreiller, à côté d'elle et de lui hurler en lui balançant l'oreiller que je tenais entre les mains: « AU FEU ! CASSI REVEILLE-TOI Y'A LE FEUUU ! » Le dimanche matin pour moi, était une horreur au plan psychologique. J'étais redevenu un gamin de 10 ans à embêter sa sœur. Mais c'est tellement bon de la voir enrager. Et puis, je suis sûr qu'après la tempête que je venais sûrement de provoquer, elle en rigolerait plus qu'autre chose. Au fond, je suis sûr qu'elle adore que je l'embête comme ça.

Nathanaël James Matthews & Cassidy Lena Matthews.

Le dimanche était une de mes journées favorites, après le samedi évidemment. Pour deux raisons. Premièrement, il n’y avait pas cours, on pouvait donc faire tout ce que l’on désirait. Deuxièmement, on pouvait dormir. J’étais du genre à faire la fête jusque très tard le samedi soir, ce qui faisait que j’avais besoin de dormir le dimanche, sinon, je devenais facilement irritable. Et croyez moi, il ne vaut mieux pas que cela arrive, je suis vraiment désagréable dans ce genre de cas.. Le samedi soir précédent n’avait pas dérogé à la réglé, j’étais rentré très tard, profitant de l’absence de mes parents, partie pour un week-end en amoureux. Il pouvait bien partir tous les week-end, cela m’était égal, au contraire, ça me faisait des vacances. Je dormais donc tranquillement lorsque je fus réveillée par la voix légèrement paniquée de mon demi-frère. « AU FEU ! CASSI REVEILLE-TOI Y’A LE FEUUU ! » Je sentis le poids le poids de ce que je supposais être un oreiller s’abattre sur moi tandis que je me réveillais en sursautant, légèrement paniquée et bondis presque hors de mon lit. Je regardais autour de moi et ne vis rien à part Nathanaël qui était carrément en train de se foutre de moi. Je compris tout de suite qu’il n’y avait jamais eu de feu et que c’était juste un autre moyen pour mon adorable demi-frère de m’emmerder. « Bordel Nate ! C’est pas humain de réveiller les gens comme ça un dimanche ! » dis-je en lui balançant l’oreiller qu’il m’avait balancé quelques instants plus tôt. Oui, c’était loin d’être humain, le dimanche c’était fait pour dormir et pour cuver des soirées auxquelles on avait assisté la veille, mais c’était pas fait pour se faire réveiller comme ça. Je passais une main dans mes cheveux. « J’te jure que je vais me venger ! » Ça, il ne payait rien pour attendre, c‘était sur. Je l’aurais au moment où il s’y attendrait le moins.

La voir paniquer comme ça était vraiment hilarant. Sadique, sans doute, vu la mauvaise mine qu'arborait Cassidy ce matin, mais pas de pitié. Encore une autre fête sûrement, comme d'habitude. Pour ma part, je n'avais pratiquement pas passé la soirée chez moi. J'avais réussi à passer la nuit avec un fille charmante que j'avais eu la courtoisie de laisser seule au petit matin avant qu'elle ne se réveille. Tout moi ça. J'étais ensuite rentré en douce, peu après ma demie-sœur qui n'avait apparemment pas encore bien décuvé. Pauvre choutte. Sauf que moi, je n'en avais rien à faire, du moment que je me marrais devant elle juste pour le plaisir de la voir devenir folle un dimanche matin à peine sortie du lit. D'ailleurs, quelle sortie ! Un espèce de saut hors de sa couette, paniquée et à la recherche du pseudo incendie. La voir m'engueule en constatant que je n'avais fait que me foutre ouvertement d'elle m'avait encore plus fait rire. Reprenant un peu de contenance, j'avais planté mon regard dans le sien, noir comme l'encre avant de répliquer. « Tu verrais ta tête, je devrai te prendre en photo. Mince, j'ai oublié mon appareil. » Je récupérais à la suite l'oreiller que je lui avais précédemment balancé et le relançait sur le lit. Puis, j'entendis qu'elle allait se venger. Je ricanais encore une fois, me retournant vers elle et lui adressant un clin d'œil. « Essaye pour voir, je sens que je vais encore bien me marrer. » Ça, c'était sûr !

Nate était vraiment impitoyable. Il n’avait même pas pitié de sa pauvre demi-sœur qui était rentrée très tard la veille et qui avait besoin de décuver ! Il faut dire que si j’avais eu la possibilité de faire ce qu’il venait de faire à sa place, je l’aurais fait sans l’ombre d’une hésitation. Allez savoir pourquoi, j’adorais l’emmerder sans doute autant que lui. « Tu verrais ta tête, je devrai te prendre en photo. Mince, j’ai oublié mon appareil. » A vrai dire, moi aussi, j’aurais bien aimé vouloir voir ma tête. Maintenant que je commençais à bien me réveiller, je me rendais compte que la situation était plutôt comique. Je devais avoir l’air conne à paniquer et à bondir hors de mon lit comme ça. « T’es nul, t’aurais du penser à l’appareil, j’aurais bien aimé voir la tête que j’ai tiré moi. » Lunatique, moi ? A peine. Je changeais facilement d’humeur, passant de la colère au rire en à peine quelques secondes. Lorsque j’annonçais à Nate que j’avais l’intention de me venger, il ricana en se tournant vers moi pour m’adresser un clin d’œil, ce qui le rendait plus craquant encore. Car oui, je trouvais mon demi-frère craquant. De toute façon, on a aucun vrai lien de sang, alors c’était pas si terrible. Et puis, si vous pensiez que j’allais vivre sous le même toit qu’un mec comme ça, sans l’avoir mater au moins une fois.. C’est que vous ne me connaissez pas. Bref, mes menaces de vengeance ne l’avaient apparemment pas effrayé, ce qui n’était pas étonnant. « Essaye pour voir, je sens que je vais encore bien me marrer. » Je soupirais et levais les yeux au ciel. « Tu riras moins lorsque je me vengerais, tu verras ! » dis-je, sérieuse. Je savais pas encore comment, mais j’y arriverais. Je dirigeais Nathanaël vers la sortie en posant mes mains sur son torse afin de la pousser légèrement vers la porte de ma chambre. « Maintenant que tu m’as bien ridiculisé, tu peux me laisser un peu, non ? C’est pas que ta présence m’insupporte mais.. Ton adorable demi-sœur a besoin de prendre sa douche et de se préparer alors.. Tu connais la sortie de ma chambre. » dis-je en souriant. Puisqu'il n'avait pas vraiment l'air de vouloir bouger, je décidais d'en rajouter. « Je sais que chaque minutes passées loin de moi s'écoulent aussi lentement que des heures pour toi, mais je te promets que je serais pas longue ! » lançais-je en riant.