Ce n'était pas la joie en ce moment. Je n'étais pas au meilleur de ma forme. Il faut dire que la situation était assez pesante et baissait beaucoup mon moral. Ce n'était plus ce que s'était avec Jules. On ne se touchait plus, on ne s'embrassait même plus. Et lorsque nous parlions, on pouvait sentir un froid entre nous. C'était moi. C'était moi qui installé ce malaise lorsqu'il essayait de se rapprocher de moi. J'étais blessée. Mais en même temps, j'avais tellement besoin de lui. Cependant je me demandais comment j'allais bien pouvoir lui pardonner. Il a quand même embrassé son ex. Mais pas n'importe quelle ex. Non non. Son premier amour. Celle avec qui il avait fait sa première fois. Oui, ça a énormément d'importance pour moi ce genre de chose. Vous me direz "mais ce n'est qu'un baiser!". Certes, ce n'était peut-être qu'un simple baiser. Mais c'était pas la première fois qu'il déconnait. Il m'avait déjà trompé. Avec mon ex, qui plus est. Oui, il a l'air de beaucoup aimer le mot "ex" ce jeune homme. Ex c'est pourtant censé être passé. Oublié. On peut pas retourner en arrière comme ça, quand ça nous chante. Ou alors on en assume les conséquences. Le problème était que là, j'étais punie tout autant que lui.
J'étais assise sur le canapé. Je zappai sans vraiment trouver quelque chose d'intéressant à regarder. De toute façon, je n'avais pas du tout envie de regarder la télé. Mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre? Jules n'était même pas là. Encore. Il sortait souvent en ce moment. Ce n'était pas ça qui allait me redonner confiance. Je ne savait même pas où il était et encore moins avec qui. J'essayais de ne pas trop me prendre la tête mais c'était plus fort que moi. Je l'aimais malgré tout. Je soupirais rien qu'à cette pensée. La pensée que jamais je ne voudrais le perdre malgré tout le mal qu'il pourrait me faire. Je me trouvais si pitoyable. Si pathétique.
Je me leva pour aller chercher un pot de glace. Rien de tel qu'un bon gros bac de glace devant un film à l'eau de rose pour vous remonter le moral - ou pas - puisque ça vous fait pleurer encore et encore. Et vous avez l'air encore plus pathétique que vous ne l'êtes déjà. J'entendis la porte se refermer et alors que je me penchais afin de trouver ce qui pouvait me satisfaire, des mains se posèrent sur mes hanches. Je fronçais les sourcils et me releva avant de fermer la porte du frigo, sans rien y prendre du coup. C'est alors que Jules me plaqua contre celle-ci et m'embrassa dans le cou. Je soupirai lorsqu'il me parla. Je n'avais pas vraiment envie d'entendre ce genre de chose. Certes, je n'en peux plus non plus, mais à qui la faute si tout ça est arrivé? Il posa ensuite ses mains sur le frigo, une de chaque côté de moi. Je le regardais faire puis mis alors mes mains sur son torse, prête à le repousser.
« Arrête, s'il te plait.. »
La manière dont j'avais dis ça n'était pas très convaincante. C'était plutôt dans un soupir que j'avais lâché ça. Genre "tu vois pas que tu m'ennuie là?".

Je fronçais les sourcils et tournais la tête violemment lorsqu'il m'embrassa. Je ne voulais pas. Je ne voulais pas qu'il m'embrasse et encore moins qu'il me touche. En tant normal je ne me serai pas fais prier. Car j'aime Jules et avoir un moment d'intimité avec lui était quelque chose que j'affectionnais tout particulièrement. Mais pas en ce moment. En ce moment j'étais encore vexée. Vexée que lui, il choisisse d'avoir ces moments là avec quelqu'un d'autre que moi. J'attrapais donc sa main et essayais de lui retirer de mon corps. En vain. Il était plus fort que moi. Et ça avait le don de vraiment m'énerver. Je reposais mes mains sur son torse, avec plus d'insistance à présent et le regardais dans les yeux.
« Bon ça suffit, t'arrêtes ça maintenant! »
Mais en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, il avait descendu ma braguette. Il avait envie de moi. Ça me faisait une belle jambe, tiens! Moi je n'avais pas du tout envie. Et encore moins vu l'état dans lequel il se trouvait. J'essayais de le repousser, avec beaucoup plus d'insistance cette fois-ci. Mais je n'y arrivais toujours pas. Je lâchais un soupire d'énervement. Puis Jules se mit à me porter.
« Pose moi tout de suite! »
Oui il me posa. Mais pas tout à fait comme je le voulais. Non, il me posa sur la table de la salle à manger. Il m’allongea plus précisément. Et en profita pour grimper sur moi avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit et baissa mon jean. Je soupirais. Je trouvais ça vraiment pas drôle et commençais vraiment à monter en pression. Je plaquais violemment mes mains contre son torse une nouvelle fois.
« C'est pas comme ça que tu m'auras pour toujours. Au contraire! Alors maintenant tu vas te calmer. Et je plaisante pas! »
Je lui criais dessus à présent. J'aurai jamais pensé devoir lui criais dessus dans une situation pareille. Cela m'attristait, en quelques sortes. Ça voulait vraiment dire qu'il y avait un problème entre nous. Et vu ce qu'il était entrain de faire, j'avais encore moins envie de lui pardonner et de lui redonner ma confiance.

Je savais bien que Jules n'était pas dans son état normal. Je l'avais sentis dès le début qu'il était sous l'emprise de l'alcool. Mais malgré ça, je ne comprenais vraiment pas son attitude. Sous prétexte qu'il avait bu quelques verres de trop, il se permettait de violer sa propre petite amie? Oui car c'est réellement ce qu'il était entrain de faire. Lui qui était un garçon si gentil et si doux.. J'essayais de le repousser du mieux que je pouvais avant qu'il ne m'enlève mon jean. Mais je n'y arrivais pas. Je finis par me résigner. Mais mettant toujours mes mains sur son torse pour qu'il ne soit pas trop collé à moi. J'étais un peu.. dégoutée. Oui, c'était le mot qui convenait le mieux. J'étais toujours autant énervée et être contrainte de me résigner à ne rien faire comme ça n’arrangeait pas vraiment les choses. Je fis un léger sursaut lorsqu'il me pénétra. Ce n'était pas du tout agréable comme ça pouvait l'être en temps normal. J'étais tellement énervée et frustrée que des larmes coulèrent sur mon visage. Et à ce moment là, je me trouvais vraiment pathétique. Ne même pas être capable de se défendre face à son petit ami. Devoir se défendre face à son petit ami tout simplement. On ne devrait jamais en arriver là. J'avais déjà entendu parler de viol dans un couple. Mais je ne comprenais vraiment pas comment cela pouvait arriver et j'étais à des années lumière de me douter que ça m'arriverait à moi. Que ça nous arriverait à nous. Je tournais la tête, afin d'éviter ses baisers mais surtout pour ne pas avoir à le regarder. Même ça je ne voulais pas. Alors j'attendais. J'attendais qu'il finisse ce qu'il avait à faire. Ignorant totalement ce qu'il venait de me dire.

J'avais la tête légèrement tourné pour ne pas regarder Jules. Je ne réagissais pas lorsqu'il se retira de moi. Ni même lorsqu'il parlait. Ou encore lorsqu'il me remit ma culotte. J'étais une espèce de loque. Et je n'en étais pas fière du tout. Puis je tourna la tête et soupira. Je descendais enfin de cette table et m'approchais de Jules en le fixant.
« Un monstre.. Oui, c'est ce que tu es! Je.. J'arrive même plus à te reconnaitre! T'enchaines les conneries, tu sais faire que ça! Et pourtant je suis encore là. J'ai toujours étais là pour toi. Depuis le début. Je t'ai jamais abandonné. Jamais! »
Je m'arrêtais un instant. Et baissais les yeux avant de les relever immédiatement et le refixer dans les yeux.
« J'aurai du m'en douter! Après tout, la première fois que tu m'as embrassé, t'étais toujours avec Crystal. Et c'était la femme de ta vie pourtant. Tu m'as fais exactement ce que tu lui as fais. En pire même. Et après? Après tu me.. violes.. parce que je refuse que tu me touches? Mais je porte ton enfant bordel, ton enfant! Je pensais que ça voulait dire quelque chose pour toi.. Parce que c'est après avoir appris ça que tu m'as dis que tu m'aimais. Mais t'étais pas obligé de me le dire si c'était pas le cas! T'étais pas obligé d'être là sans vraiment l'être. Parce qu'on va pas se mentir, à part me faire souffrir, t'as rien fais! »
Je le regardais toujours. J'aurais pu continuer encore longtemps comme ça, à lui reprocher tout ce qu'il avait fait de mal jusqu'ici. Mais à quoi ça servait de toute façon? Je soupirais une nouvelle fois.
« Avec tout ça je me rend compte que vivre avec moi c'est pas forcément ce dont tu rêvais. Et que c'est pas facile. Alors maintenant, c'est toi qui décide.. » Je fis quelques pas en arrière. « Je suppose que, comme à chaque fois, tu vas aller faire ton sac. Si c'est ce que tu choisis de faire, je ne dirai rien. Je ne te retiendrai pas. Et alors je verrai bien si oui ou non, tu tiens autant à moi que moi je ne tiens à toi.. Ou alors tu peux rester ici. Sachant que tu dormiras sur le canapé encore longtemps et que je ferai semblant de t'ignorer pendant un petit moment. Tu me diras, à quoi ça sert que tu restes alors? Pour ton enfant, si ce n'est pas pour moi.. »
Je me tournais et allais m'assoir sur le canapé. J'avais les bras croisés et étais vraiment énervée. Je savais bien que j'allais regretter. Toutes mes paroles sans exception. Et tout ça parce que je ne voulais pas le perdre. J'avais pourtant encore des tas de choses à dire. J'aurai pu lui dire que j'avais voulu changer Ethan.. mais que comparé à lui, il n'y avait rien à changer finalement. Ça aussi j'aurai pu le dire. Et ça m'a même traversé l'esprit. Mais j'ai préféré me retenir. C'est ce que je savais faire de mieux, me retenir. Seulement le quart de tout ce que je voulait dire était sortit. Et je trouvais ça déjà trop. Trop bonne, trop conne, comme on dit.