La bibliothèque, quel endroit fabuleux. Tant de livres, sur tout et n’importe quoi. Cet endroit sent le savoir, l’éducation mais aussi la tranquili.. « Toi là bas ! Tu sors ! » Et merde. Je sortais donc sans rien dire - pour une fois - et me contentais simplement de soupirer. Etait-ce de ma faute si j’étais de bonne humeur ? Je ne l’étais pas, et donc faisais des crises, on n’aimait pas. Je l’étais, et étais donc pleine d’énergie – un peu trop même – on n’aimait pas non plus. Fuck. Peu importe mon comportement, on trouvait toujours quelque chose à me reprocher. Bon d’accord, gambader telle une petite fille dans un champ et exprimer son bonheur dans une bibliothèque, ce n’était peut-être pas approprié mais tout de même. Je voulais réellement aller lire moi. Au lieu de ça, je me retrouvais dans la rue, sans vraiment savoir où aller. Je me promenais comme si j’étais entrain de découvrir le pays des bisounours pour la première fois mais je m’arrêtais net. Quelque chose m’avait interpelé. Le macdo. J’étais morte de faim. Je pénétrais donc dans les lieux afin de me diriger vers la caisse pour passer commande. Mais à peine avais-je franchi le seuil de la porte que je me pris quelqu’un en pleine poire. « Non mais tu peux pas faire att.. » commençais-je à m’emporter jusqu’à ce que je me rende compte que la personne devant moi était Bonnie. « Bonnie ! Ca me fait super plaisir de te voir ! Tu viens manger ? A moins que tu ais déjà mangé alors dans ce cas, tu t’en vas ? On peut faire un truc toutes les deux si tu veux. Parce que moi je veux.» Ca ne devrait pas être permis d’avoir un débit parole comme celui-ci. Je parlais très fort et très vite. Ce qui était signe de ma bonne humeur. Je regardais Bonnie et me rendis compte, qu’elle, elle n’était pas d’aussi bonne humeur que moi. Je lui fis un petit sourire, comme si de rien n’était. A sa place, je me serai tuée. Parce que je n’aimais pas les gens de super bonne humeur lorsque moi je ne l’étais pas.

un petit moment entre filles ?

Aujourd'hui, je sentais que j'allais m'ennuyer.. encore. L'idée d'aller faire chier quelqu'un m'était venu à l'esprit, mais disons que je n'en avais pas vraiment l'envie ni la colère pour ça. Dans un premier temps, j'avais été faire les magasins. J'avais de l'argent, beaucoup. Même si on le gérait pour moi, je recevais quand même beaucoup vu que mes parents n'avaient pas du tout été pauvres. Il y avait aussi l'argent que me remettait les Bowen. Ils voulaient tellement bien faire. Et puis, ils n'avaient pas de temps pour discuter avec ma sœur et moi, donc ils nous remettaient une somme importante pour se faire pardonner. Tant mieux pour moi si c'était eux qui payaient mes achats ! J'avais donc été faire un tour dans une ou deux rues commerçantes faites de magasins plus chics les uns que les autres. Je ne regardais même pas l'étiquette. Ça me plaisais ? Je le jetais presque à la vendeuse sans la regarder. A quoi bon être gentille, ça ne nous mène à rien.
Après ma séance shopping personnelle, j'étais retournée chez moi. Enfin, à la résidence des Bowen. Dire que c'est chez moi est un mensonge, je n'ai plus de chez moi. Bref, on va pas commencer à déblatérer dessus, de toute manière ça ne changera rien ! J'avais donc déposé mes sacs ma chambre. Même si la bonne était de service aujourd'hui, je ne voulais pas profiter de mes avantages de patronne. Oui, j'avais bien décidé de l'épargner en cette belle journée ! Elle pouvait sauter de joie, car ce n'était pas tous les jours comme ça. J'aimais bien l'ennuyer, lui demander des trucs pour ensuite lui dire que je n'en ai plus besoin. C'est méchant ? Peut-être, mais ça me change les idées.
J'avais fini par crever de faim. En même temps, je ne voulais pas me faire à manger. Je cuisinais déjà super mal, pourquoi est-ce que je me torturerais à essayer encore une fois pour finalement tout jeter à la poubelle à cause du résultat désastreux ? Non, je me refusais à cela. Rosa, c'est comme ça que s'appelle la femme de ménage, pouvait toujours me préparer un plat mais elle allait encore en faire des tonnes et je n'en mangeais même pas le quart. Depuis la mort de mes parents, je ne mange presque pas, ou ça n'arrive jamais jusqu'à mon estomac... je le nierai si vous m'en parlez ! [...] J'avais décidé de me rendre au McDo'. C'était rapide, mangeable, bien que pas très sain mais ça je m'en foutais littéralement. Je mettais par conséquent mise en route, à pieds. Hors de question de prendre une voiture ou le bus ou n'importe quel automobile, vous savez probablement pour quelle raison.
Après une trèèèèès longue marche, j'arrivai finalement dans le fast food de mon choix. Il y avait une file, mais j'allais bien attendre, je n'avais rien de prévu bien que la patience n'est pas tellement une de mes qualités. J'avais ainsi attendu, et quand j'arrivai à la caisse, la caissière prit son temps pour prendre ma commande ce qui m'avait un peu titillé. Elle m'avait dit d'attendre à côté, pour qu'elle puisse prendre la commande du client suivant. J'avais obéi... jusqu'à ce que je vis que le client suivant venait de recevoir sa commande. « Je rêve ou vous vous foutez de moi là ? » dis-je en la fusillant du regard. Elle commença à appuyer sur pleins de boutons sur sa caisse, ce qui ne servait absolument à rien. « Je suis désolée, mademoiselle. Il doit y avoir eu une erreur. » J'écarquilla les yeux, choquée. « Vous pourriez me dire à nouveau votre commande ? » me demanda-t-elle d'une voix faible, perdue dans son travail pourtant l'un des simples du monde. Même si je voyais qu'elle était apparemment nouvelle et qu'elle ne l'avait pas fait exprès, j'étais très survoltée. Comment avait-elle pu oublié ma commande ? Suivant mon instinct, je pris le Coca du client qui était après moi et le jeta sur la caissière. « Incapable. » Comme je voyais que l'agent de sécurité allait me mettre la main dessus, je tourna les talons même si l'envie d'engueuler la jeune femme était bel et bien là. « Non mais tu peux pas faire att.. » Je venais de percuter une blondinette que je m'apprêtais à ignorer jusqu'à ce que je reconnus son visage en même temps qu'elle me reconnus. Mais qu'est-ce qu'Aileen faisait là ? Bon, j'avoue que c'est une question très stupide vu l'endroit où on est. « Bonnie ! Ca me fait super plaisir de te voir ! Tu viens manger ? A moins que tu ais déjà mangé alors dans ce cas, tu t’en vas ? On peut faire un truc toutes les deux si tu veux. Parce que moi je veux.» J'avais presque envie de me tuer. Tout le monde nous regardait, elle parlait tellement fort. Déjà que j'étais pas d'une humeur extra-ordinaire, fallait qu'elle me tape la honte. OK, je m'en fiche de l'avis des autres, mais quand même. En plus, elle parlait tellement vite que j'avais pas compris tout ce qu'elle m'avait dit. Je toussota puis lui dit en mimant un sourire. « J'allais partir, mais si tu veux, on peut se faire quelque chose maintenant ? En tout cas, si tu le veux, prend à emporter parce qu'on va pas rester ici. »

Oui parlait fort et vite était un problème qu'il fallait absolument que je règle. Ou que je pense à régler. Soit. Apparemment ça n'allait vraiment pas fort encore. Je me demandais même si je ne dérangeais pas Bonnie. Elle avait surement envie de rester seule. « J'allais partir, mais si tu veux, on peut se faire quelque chose maintenant ? En tout cas, si tu le veux, prend à emporter parce qu'on va pas rester ici. » Finalement je ne la dérangeais peut-être pas tant que ça. Mais pourquoi ne resterions nous pas ici? Elle pouvait bien attendre quinze petites minutes, histoire que j'avale mon repas. Tout d'un coup, je vis derrière son épaule, au loin, une serveuse trempée et du coca partout. Ce qui avait perturbé toutes les commandes. Le patron était sorti et plus aucun client ne se faisaient servir. Un sacré bordel. « Bonnie, c'est toi qui as fais ça? » demandais-je, presque choquée. Si en effet c'était elle, il fallait vite que nous partions d'ici avant d'avoir des ennuis. Enfin je pouvait parler. Des ennuis de ce genre, j'en avais tous les jours. Je me retrouvais sans cesse au poste. Excès de vitesse, irrespect envers un agent de police, etc... Je me mis à sourire. En faite, c'était bien fait pour cette serveuse. Pauvre femme, me diriez-vous, mais moi je trouvais ça très marrant. Je me réjouissais toujours devant des situations comme celles-ci. C'était plus fort que moi. Ce n'était pas comme si j'en avais quelque chose à faire des gens. « Je n'est pas faim finalement ! On y va? » Je lui lança un sourire avant de me retourner, sans même attendre sa réponse - puisque ma question était complètement rhétorique – et ouvrit la porte, laissant d'abord passer Bonnie puis la suivant de prêt. « Tu veux qu'on fasse un truc en particulier ? » Je marchais à ses cotés. Pour le moment, on marchait sans direction précise.

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