J'étais totalement déprimée, je venait de rompre avec mon petit ami, enfin mon ex petit ami. Deux hommes rentre chez moi pour m'embrasser et partir après, ma vie n'est pas idyllique. Le seul moyen qui me redonne le sourire est d'aller à la bibliothèque pour lire Baudelaire. Bien que cela me rappelle c'est la seule façon pour moi de ne pas déprimer. Baudelaire, les fleurs du mal, mon livre préféré. Je l'avais lu au moins un dizaine de fois et je ne me lassais jamais de lire et de relire ce livre. Il me rappelait à chaque fois ma rencontre avec Ethan, je me souviens parfaitement du passage du livre où je m'étais arrêtée. "La femme est naturelle, c'est à dire abominable". Baudelaire, le plus grand homme du monde après mon père. J'entrai donc dans la bibliothèque de Lima quand j'entraperçu Kayla, un sourire perça au bout de mes lèvres, je me dirigeai alors vers elle.

- Hey Kayla ! On étudie ?

Elle avait vraiment l'air concentrée et je ne voulais pas la dérangée mais je m'assis quand même à sa table, pour pouvoir parler si elle le voulait, je n'avais pas spécialement envie de parler de mon côté, j'étais effondrée et je ne voulais pas tout sortir comme ça ...

Comment je me sentais ? J'aurais pu dire horriblement, affreusement, terriblement mal. Mais les seuls mots qui me sont venus sont : "Très bien et toi ?". C'était ça ma vie, mentir aux gens que j'aimais, leur dire que j'allais bien alors que tout allait mal ? C'était devenu mon quotidien depuis quelque temps, devoir toujours paraître parfaite et heureuse alors qu'à l'intérieur notre vie n'est qu'un champ de ruines. Kayla n'avait pas l'air convaincue, j'esquissai alors un sourire hypocrite tout en baissant la tête puis je laissai échapper un soupir. Rien n'allait bien, c'était le chaos. Dans ma tête et dans mon âme. Je me disais qu'il fallait tourner la page mais je pensais toujours à lui, tout le temps, à chaque minute de ma pitoyable et misérable vie. Chaque minute, chaque seconde, je pensais à lui.

- Bon je suis venue pour lire Baudelaire, encore. Je vais te laisser étudier.

Je me suis accrochée fortement à mon sac, espérant que Kayla n'essaierais pas de me retenir et me dirigea assez rapidement vers le"rayon" où se trouvait ce fameux livre qui pouvait me faire m'évader. Je voyais Kayla sur sa table, assise me regardant entre l'espace des rayonnages, la voyant qui me fixait je baissai tout à coup la tête, essayant de me faire discrète. Aujourd'hui je n'avais pas envie de parler, j'avais juste envie de tomber dans les bras de Baudelaire.