Cela faisait quelques jours que je n'avais plus de nouvelles d'Ethan. Il ne répondait plus à mes messages ni mes appels. Pourtant, nous sommes de bons amis. Et je dois vous avouer que ça me paraissait bizarre vu que ces derniers temps nous étions inséparables. Alors pourquoi me lâcher maintenant? Plus tôt dans la journée, je pris la décision de me rendre à Kennedy afin de trouver Ethan et de lui demander des explications. Il me doit bien ça. Après mes cours, je me rendis directement devant ce lycée. J'arrivais au niveau du parking et appercu la voiture d'Ethan. Je me dirigea vers celle-ci et l'attendis juste à côté. J'étais assez connu ici car les gens savaient que j'étais une pompom girl de McKinley. Les regards lancés en ma directions m'indiquaient que je n'étais pas la bienvenue ici. Mais après tout, ce n'étais pas la première fois que "j'osais" venir ici. J'appercu Ethan au loin. Au départ, il n'avait pas l'air de m'avoir vu. Mais finalement, je croisa son regard et me rendis compte qu'il n'avait pas l'air très heureux de me voir.

Je venais de passer une journée banale, plus ou moins comme les autres. Enfin jusqu'ici, jusqu'à mon arrivée sur le parking, jusqu'à ce que j'aperçoive Jessica. Que faisait-elle ici ? Pourquoi ? Pour qui ? Enfin, pour qui, c'était forcément pour moi, puisqu'elle était adossée à ma voiture. Je la détestait de se pointer ici, là, devant MON lycée. Mais, au fond, ça me faisait plaisir de la voir. Cependant, je ne pouvais pas laisser mes sentiments transparaitrent ! Alors, je pris mon air de mec plutôt de mauvaise humeur et continua d'avancer jusqu'à elle. Arrivé à sa hauteur, je lui pris violemment le bras.

-Qu'est-ce que tu fais là ?

C'était difficile de contenir tous ces sentiments, de ne rien laisser paraitre. Et puis Jessica est le genre de fille à qui on ne cache pas les choses très longtemps. Elle finirait de toute façon par savoir ce que je ressens. Mais ce n'est ni le moment ni le lieu pour une "pseudo" déclaration. Les choses se bousculaient dans ma tête, je ne devais pas m'afficher à Kennedy avec une pom-pom girl de McKinley mais d'un autre coté, j'aimais sa présence. De toute façon, quoi que j'en pense, on ne pouvait pas rester sur le parking.

-Monte dans la voiture, on s'en va !

Je ne voulais pas la brusquer, ni risquer de lui faire comprendre que c'était notre différence de lycée qui me faisait réagir de la sorte, mais je ne voulais pas non plus prendre le risque d'être aperçu avec une "étrangère". Enfin, pour le moment, je ne savais pas encore réellement, ce que Jessica voulait me dire, mis à part le fait que je n'ai pas répondu à ses 41 derniers messages.

Effectivement, Ethan n'était pas content de me voir. Je me demandais pourquoi. Qu'est-ce que j'ai bien pu faire de mal au point qu'il réagisse d'une telle façon? Je pris très mal le fait qu'il me prenne le bras de cette manière. Non seulement il m'avait fait un peu mal, mais en plus, personne n'a le droit de se permettre ça avec moi.
« Mais lâche moi! »
Je lui enleva son bras avec mon autre main. Du moins, j'essayais. Mais il était plus fort que moi, évidemment. J'étais en colère. Très en colère contre ce jeune homme d'ordinaire si gentil avec moi.
« Tu me donnes plus de nouvelles. Alors je viens en chercher par moi-même. Mais bon, apparemment ça te fait pas du tout plaisir de me voir! »
Jusqu'ici nous étions pourtant amis. Mais du jour au lendemain, c'est comme si je n'avais plus existé pour Ethan. Je ne savais pas pourquoi il faisait ça. Ca me faisait mal, beaucoup de mal. Parce que, de mon côté, bien que nous étions de simples amis, mes sentiments avaient évolué. Et je ne supporterai pas de rester les bras croisés alors que l'homme pour qui j'ai des sentiments m'ignore et fricote avec toutes les jolies poufs de son lycée.
« Pourquoi on s'en irait? Aaah mais oui, suis-je bête! Nous sommes à Kennedy ici. Et voir un footballeur avec une McKinley ce serait horrible! »
Et voilà, il en faut peu pour me vexer. Et j'interprète assez facilement les choses. Enfin, interpréter est un grand mot. Je me fais surtout pleins de films dans ma tête. J'étais réellement vexée et décida de ne pas monter dans sa voiture. Je croisais les bras et le fusillais du regard. Mon air était assez mauvais. Mais à l'intérieur de moi, c'était bien pire. J'étais déboussolée, perdue. Je ne comprenais pas sa réaction.

J'espérai ne pas lui avoir fait mal, en la brusquant tout à l'heure. C'est vrai, Jessica ressemblait à un bijou que l'on ne voudrait pas abimer. Mais elle avait déjà deviné que le problème, c'était McKinley. Sauf que, même dans pires cauchemars, elle ne l'avait pas deviné aussi vite. Il fallait que je trouve quelque chose, pour ne pas la laisser penser ça, pour ne pas la perdre, pour une rivalité si puéril. Mais ! Non, je ne dois pas penser ça ! La rivalité, c'est une des meilleures choses qui soit. Je pouvais pas tout remettre en quetion comme ça, juste pour Jessica. Enfin, c'est étrange, parce qu'au moment même, ou je pense à elle, c'est comme si tout était différent, mes règles, mes codes, mes habitudes, tout ça n'a plus vraiment autant d'importance. Mais au delà de ça, je ne peux pas me permettre de sortir avec une pom-pom girl de Mc Kinley, je ne veux surtout pas mettre ma réputation en jeu ! Dans mon coeur, c'est le chaos total, j'ai l'impression d'avoir la tête aussi bien rangée qu'une chambre d'adolescent. Mais, je ne dois rien laisser passer, elle ne doit rien savoir.

-Le problème, ce n'est pas qu'on soit à Kennedy, ni que tu sois de Mc Kinley !

Il fallait la convaincre, la regarder droit dans les yeux, et continuer à lui mentir. Continuer à lui dire que ce n'était pas Mc Kinley le problème, alors qu'en réalité, le seul problème, c'était Mc Kinley ! Mais, je ne pouvais pas lui avouer, parce que je ne voulais pas passer pour le garçon superficiel que je m'autorise à être avec les autres filles. Je ne voulais pas risquer de la perdre. Alors, je devais trouver quelque chose, un mensonge assez gros pour qu'elle le croit.

-Je t'en supplie, monte dans cette voiture, on sera mieux ailleurs pour discuter que sur un parking !

J'espérais qu'elle accepterai de monter, qu'elle accepterai de partir de Kennedy, comme ça sans raison réelle. Mais bientot, la cloche allait retentir, tous les élèves allaient sortir, et si Jessy était encore là, alors, je serai considéré presque comme un traitre. On peut rigoler de tout mais pas de la rivalité McKinley / Kennedy ! Je devais trouver un moyen de sortir, sans ameuter les autres élèves et sans froisser Jessica.

Je commencais à m'impatienter. Je voulais savoir maintenant la raison de son attitude si étrange. Je ne voulais pas monter dans sa voiture avant de savoir. Je ne voulais carrément pas bouger de là avant d'avoir ma réponse. J'étais de plus en plus frustrée et cela m'énervait.
« Non, je ne monterai pas dans ta voiture! Je n'irai nul part! Ethan, tu vas tout de suite m'expliquer pourquoi t'es comme ça! »
Ou sinon quoi? Je m'en irai? Il n'a pas l'air d'en avoir grand chose à faire que je reste là ou que je m'en aille. Je commencai à douter. Peut-être qu'il avait deviné que j'avais des sentiments pour lui. Moi qui cachais ça afin de garder notre amitié intact, justement. Je ne voyais que ça. Mais pourquoi réagir aussi violemment, au risque d'être méchant, alors que je ne lui ai encore rien avouer? Des tas de questions se bousculaient dans ma tête. Je m'embrouillais un peu toute seule. Et plus les questions défilaient, plus je ne savais quoi penser. Je décroisais mes bras et soupirais.
« Ecoutes Ethan, si tu veux plus qu'on se voit, dis-le moi. Mais te comportes pas comme ça avec moi, s'il te plais.. »
Je baissais le regard. La simple idée de penser qu'Ethan ne voulait plus rien à voir avec moi me faisait mal. Mais je voulais être fixée. Ne plus espérer de réponse de sa part alors que je n'en aurais surement jamais.

Jessica commençait à m'énerver à faire la petite pouf gatée. Pourquoi voulait-elle absolument une raison pour monter dans la voiture ? Cette imbécile n'avait elle pas compris qu'elle n'avait rien à faire ici ! Je détestais ce que j'étais en train de ressentir, je haissais Jessica pour ce qu'elle était en train de me faire endurer, mais au fond de moi, je l'aimais, et c'était bien plus fort que la haine, heureusement ou malheureusement. Mais je devais trouver une excuse à lui fournir, et elle avait intérêt à être très bonne.

-Je viens de passer une journée abominable ! J'ai envie de rentrer, je te dépose ?

Evidemment, je savais que le retour en voiture avec Jessica s'annonçait difficile. Ses angoisses, ses questions, ses inquiétudes. J'avais peur de devoir y faire face, je ne savais pas du tout ce qu'elle allait me demander et je n'avais en aucun cas prévu mes réponses. Mais de toute façon, je savais que ces questions arriveraient un jour ou l'autre, et puis l'idée de passer un moment seul avec Jess, ne pouvait que me rendre heureux. Plus le temps passait, plus je découvrait que mes sentiments avaient évolués, j'avais passer le simple stade de l'amitié, et c'est aussi pour ça que nos relations avaient dégénérées.

-Je t'en prie Jessica, monte dans la voiture !

J'espérais de tout mon être que Jess se contente de mon excuse et qu'elle accepte que je la ramène chez elle. Plus elle refusait et plus le moment fatidique de la sonnerie approchait.

Je ne comprenais vraiment pas pourquoi Ethan voulait absolument que je monte dans sa fichue voiture. Et je m'imaginais donc encore plus que c'était pour ne pas être vu avec moi. Cela ne me faisait pas du tout plaisir. Ca se voyait sur mon visage. Mais je chassais vite cette expression et regardais Ethan dans les yeux.
« Tu comprends pas que je veux pas monter dans ta voiture! Et je vois pas pourquoi je reste là alors que visiblement, tu ne me donneras pas d'explications. Très bien, tu veux faire ça, pas de soucis. Tu reviendras quand tu seras décidé à me parler! »
Je disais ça comme si c'était un drame pour lui de ne plus me voir. Mais en réalité, c'est pas si sur que ça. Ca fait déjà un moment que je ne l'avais pas vu et que je n'avais aucunes nouvelles. Alors, au contraire, si je pars, je pense qu'il s'en fichera un peu. Je restais là un petit instant, sans rien dire. Je ne savais pas vraiment ce que j'attendais. Une réponse? Qu'il me retienne? Pourquoi ferait-il ça? Après tout c'est un footballeur de Kennedy. Les footballeurs prennent un peu trop à coeur cette histoire de guerre entre lycée. Il m'avait affirmé que non mais j'étais persuadée que c'était pour cette raison qu'il était comme ça avec moi. Et de toute façon, les footballeurs sont très appréciés. Alors pourquoi s'embetterait-il avec une petite McKinley alors qu'il pourrait avoir toute les filles qu'il voudrait? Ca semblait ridicule en y pensant. Ca semblait plus clair dans ma tête d'un coup. Je soupirais, lui lancais un dernier regard et me retournais afin de partir.

Elle allait partir, me laisser sur place, moi et ma stupide rivalité qu'elle devait avoir percé à jour. Il fallait que je la retienne, que je lui donne une raison de rester, elle ne pouvait pas m'abandonner, elle avait pas le droit, parce qu'au fond, je l'aimais. Peut être trop même. Comment on peut aimer trop ? C'est simple, c'est quand la personne que t'aime a un pouvoir énorme sur toi.

-Jess' ! Attends ! Je t'en supplie

Je posais ma main sur son épaule,comme pour me rassurer qu'elle ne partirait pas, la retenir ? Mais j'étais fou, la cloche allait sonner, et tous les élèves de Kennedy allaient me voir en sa compagnie. Mon amour pour elle allait me couter cher, très cher, quand tous les Ravens apprendrons que je fricote avec une Cheerleaders de McKinley. Mon coeur battait la chamade, je suis sur que d'où elle était elle pouvait l'entendre s'affoler. Je la pris par la taille, ça paraissait fou, mais j'avais scruté les environs et personne en pouvait nous voir. Et puis, j'étais allé lui déposer un baiser dans le cou. Et son parfum, était si agréable que je me suis surpris à recommencer.

-Je dois avoir l'air d'un indécis, n'est ce pas ?

Je me sentais totalement bête, je la lachais, et continuais de l'admirer. Des tas de questions fusaient dans ma tête, mais il y avait aussi des inquiétudes et des angoisses. Et j'appréhendais aussi sa réaction.

Je me retournais subitement, légèrement énervée. Me supplier? Et puis quoi encore? Changer d'avis comme de chemise, je détestais ça.
« Attendre? Je fais que ça depuis tout à l'heure! »
J'étais en colère. J'étais que rarement dans cet état. Et le fait que ce soit à cause d'Ethan que j'étais comme ça me dérangeais. Ca voulait dire qu'il avait une certaine emprise sur moi. Je n'aimais pas ça. Je suis pas une de ces meufs désespérées qui détestent l'amour. Mais je n'aimais pas beaucoup que ce soit pour un garçon comme Ethan que j'éprouvais ce genre de sentiments. Certes, il était très gentil et j'aimais beaucoup ça personnalité, sans compter qu'il était super sexy. Mais il était vraiment bizarre avec moi et je craignais que ce ne soit uniquement parce que nos lycée étaient en conflits. Mais soudainement, il se mit à m'embrasser dans le cou. Je ne comprenais une fois de plus plus rien du tout. Je le poussais.
« Tu te fous de moi ou quoi? Tu crois que tu peux t'amuser à jouer avec mes sentiments comme ça? »
C'était dit. Maintenant il savait que je n'éprouvais pas seulement de l'amitié envers lui. Je craignais un peu sa réaction. Je n'étais pas venue ici avec l'intention de tout lui avouer. Surtout pas dans ces conditions. Je me sentais ridicule et très mal. Je ne voulais pas avoir à l'affronter plus longtemps. D'auilleurs, je n'allais pas lui laisser le temps de réagir car je me retournais assez rapidement afin de partir d'ici le plus vite possible.

Ses sentiments ? Hum heureusement que je les connaissais que je les ressentais aussi. Je ne sais pas si elle se rend compte de l'effet que cela aurait pu avoir si je n'avais pas était au courant. Mais pourquoi venir jusque Kennedy, simplement pour me dire qu'elle avait des sentiments. "Attendre, je fais que ça depuis tout à l'heure !", non mai spour qui elle se prend, maintenant voila que Mademoiselle Standford en a marre d'attendre. Je sentais ça colère d'ici, apparemment, le peu de diplomatie dont j'avais fait preuve lui avait pas vraiment plu. Et puis, elle était très spéciale comme fille, je la repousse, elle se met en rogne, et quand je l'embrasse ou que je suis tendre, c'est pire. Mais ma parole, elle ne va pas bien.

-Mais je rêve ou quoi ! Si tu en as marre d'attendre, vas-y pars ! Mais ne viens plus pleurer si tu n'as plus de nouvelle. Et puis, pour qui tu te prends, tu arrives comme ça, tu me lances tes sentiments au visage et tu t'en va. C'était ça ton plan ?

Voila que moi aussi j'étais énervé, elle me faisait sortir de mes gonds, elle avait franchi des limites. Cependant, c'était Jessy, j'avais beau être furieux, quand je la regardais, mon coeur battait toujours de la même manière. C'est terrible, elle m'avait rendu fou, mais je ne lui en voulais pas, elle avait un certain pouvoir sur moi.

-"L'orage rajeunit les fleurs"

Pourquoi j'avais dit ça ? Pourquoi je venais de lui citer une de mes citations préférées ? Peut-être pour lui faire comprendre, qu'elle me plaisait encore plus quand elle était énervée, quand elle me hurlait dessus. Je ne sais pas, et puis même si je le savais, elle n'allait pas comprendre cette citation. Pourtant, j'aurai voulu qu'elle la comprenne, qu'elle voit que j'étais fou d'elle, et qu'elle me pardonne de la mettre à l'écart comme ça pour une simple guerre de lycée. Il fallait que je change, il ne falllait pas que je laisse cette rivalité puérile commander ma vie. A cause de cette guerre, j'allais peut-être passé à coté de l'amour de ma vie.
Pour me rattraper, je lui pris la tête, et déposa un baiser sur ses lèvres. J'espérais que cela, lui ferai comprendre que tout n'était pas simple entre elle et moi.

Comment pouvait-il me dire de telles choses? Je ne supportais vraiment pas qu'Ethan soit comme ça avec moi. Ca me faisait beaucoup trop de mal. Mais je ne devai rien laisser passer. Enfin, c'était plus facile à dire qu'à faire. Enfin il y a surtout une phrase qui m'a particulièrement mise hors de moi. Mon plan, mon plan, il est marrant lui! Non, je n'avais pas du tout prévu ça. Il était même hors de question que j'aborde ce sujet à la base. Mais il ne m'avait pas vraiment laissé le choix. Et ça m'avait échappé. Je regrettais d'avoir dis une telle chose. Surtout comme ça. Je ne savais plus quoi dire. Il n'y avait pas grand chose à ajouter de toute manière puisque Monsieur était limite entrain de me dire de dégager. Mais voilà que maintenant, il me sortait une citation: "L'orage rajeunit les fleurs". Je ne comprenais pas vraiment qu'il me sorte ça alors qu'à peine 2min avant, il voulait que je parte. Tout se chamboulait dans ma tête. Ca fusait de partout. Et il m'embrassa. J'étais d'abord crispée mais me détentais peu à peu. J'aurai dû être en colère, m'énerver car si il y a bien une chose que je détestais, c'était qu'on soit aussi indécis. Mais c'était Ethan qui était entrain de m'embrasser. Je ne pouvais pas le repousser et l'embrouiller une fois de plus. Je prolongeais ce baiser puis me reculais doucement.
« Je veux bien que tu me déposes. »
Je lui sourais. Passer un petit moment avec lui me ferait du bien. Surtout après tout ce temps. Je montais donc dans sa voiture après qu'Ethan m'ait ouvert la portière.